La question de la spiritualité (dont la spiritualité laïque) n’est jamais très loin quand il s’agit d’innovation sociale et ce, sous différentes formes : les lieux (nous parlerons des Ashrams et d’Auroville), les valeurs (celles portées par Gandhi et celles de la sacralisation de la nature portée par certains militants écologistes) et les connaissances traditionnelles.
EN BREF :
Lors de nos rencontres, nous avons perçu plus d’une fois à quel point l’attachement à une culture ancienne, particulière du point de vue spirituel et imprégnée de valeurs traditionnelles peut être un moteur fort pour des entrepreneurs sociaux. Souvent, ils témoignent d’une volonté de reconquérir une fierté indienne qui leur a été retirée lors de la colonisation. Nous l’analysons plus en détails dans l’article “L’éducation en Inde, terrain de jeux et d’enjeux politiques” (publication le 24/10) en étudiant plusieurs visions d’entrepreneurs sociaux dans l’éducation.
Toutefois, l’emphase mise sur cette tradition indienne et ses manifestations les plus connues, comme l’héritage gandhien, les ashrams ou un lieu comme Auroville, minimise la part scientifique et rationaliste de la culture indienne qui a mené à d’éminentes découvertes très tôt : l’invention du zéro, des calculs visant à démontrer la rotation de la Terre et l’attraction gravitationnelle, et ce dès le Ve siècle.
Enfin, nous n’avons pu manquer de constater que la spiritualité, notamment hindoue, prend de plus en plus de place dans les discours et les actions politiques. Pour les observateurs extérieurs que nous sommes, de surcroît visiteurs venus d’une république laïque, pensant être dans un pays également laïc (même si l’acception du terme “séculaire” prend des formes différentes en Inde et en France), nous avons été surpris par l’omniprésence des références spirituelles et notamment celles venant du gouvernement.
LIENS :
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